
14 Fév Parole de stagiaire : Le temps de l’innocence
Dans son roman le temps de l’innocence, edith wharton associe la fin de l’enfance à l’entrée dans le monde de la haute bourgeoisie et aux découvertes maritales. l’âge adulte amène la difficulté de vaincre les barrières sociales pour parvenir à la pureté de l’individu. quid de nos jeunes d’aujourd’hui ? quel événement vient rompre l’innocence chérie ? chloé, stagiaire, chez le mot juste, nous fait part de son expérience.
d’après une idée originale de chloé chatelin, étudiante en lettres modernes
tomber du nid
Puis vient le temps de partir du nid Arrivent les sorties plus nombreuses, les déménagements, les Noëls ou les Nouvel-An sans ses parents, que l’on fête avec des amis, ou même avec une belle-famille… Pour moi, c’est l’université qui a véritablement tout changé, synonyme de très gros changements. Une nouvelle ville, un appartement rien que pour moi, ma rentrée à l’université, en bref, le début d’une vie d’adulte rimait avec totale liberté. Le jour de l’emménagement pourtant, lorsque mes parents ont passé la porte, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Un sentiment d’abandon m’envahit, j’allais devoir pour la première fois de ma vie me débrouiller seule sans eux. La première nuit, je me rappelle, avait été compliquée. Habituée à me trouver dans un environnement calme, je me trouvais dans un appart peu isolé, donnant sur un faubourg, une rue assez fréquentée dont aucun bruit ne m’était épargné (motos, voitures, voisins aussi). Ça m’a fait tout drôle. J’ai fini par m’y habituer, puis à m’accommoder à cet environnement, je pouvais faire ce que je voulais, sans aucune contrainte. Dans un premier temps, on s’en réjouit, et on apprécie la solitude, manger ce que l’on veut, inviter qui l’on veut. Toutefois, j’étais contente de rentrer les week-ends chez mes parents.
tomber d’adolescence en PANDémie
Pour ne rien arranger, c’était la première année de covid. Tous les évènements d’intégrations étudiantes (d’une nouvelle école où je ne connaissais personne) avaient été annulés. On peut dire que tout ça a participé à ma solitude des premiers mois à la fac. Sans compter les mauvais côtés de la vie d’adulte : un budget à respecter car des factures à payer, comment faire une déclaration de revenus, comment payer une contravention en ligne, la nécessité de trouver un travail pour compléter le peu de bourse que je recevais. Ça a été l’occasion d’être indépendante financièrement de mes parents. D’autres problèmes sont arrivés comme des coupures d’électricité pour lesquelles mon premier réflexe a été d’appeler mes parents et ma grande sœur pour savoir quoi faire…
Au fur et à mesure, j’ai pris goût à vivre en adulte. Lorsque je retourne chez mes parents, c’est folklorique, bien que je les adore, car je me suis habituée à mon rythme de vie, mes habitudes. Notre tempérament assez chaud peut mener au clash ! Il y a toujours de mauvaises passes à surmonter mais on se fait au changement tout simplement ! Finalement, j’en viens à me dire que certes, l’enfance était géniale (certains jours, on y retournerait bien !), mais d’un autre côté, il faut bien prendre son envol, non ?
Est-ce suffisant pour dire que le temps de l’innocence est révolu ? L’avenir me le dira…