Parole de stagiaire : Le temps de l’innocence - Le Mot Juste - Ambre Blanes - Coaching en prise de parole en public
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Parole de stagiaire : Le temps de l’innocence

Dans son roman le temps de l’innocence, edith wharton associe la fin de l’enfance à l’entrée dans le monde de la haute bourgeoisie et aux découvertes maritales. l’âge adulte amène la difficulté de vaincre les barrières sociales pour parvenir à la pureté de l’individu. quid de nos jeunes d’aujourd’hui ? quel événement vient rompre l’innocence chérie ? chloé, stagiaire, chez le mot juste, nous fait part de son expérience.

d’après une idée originale de chloé chatelin, étudiante en lettres modernes
S’il y a bien une période où nous n’avons aucune responsabilité, c’est bien l’enfance. Tout ce que nos parents attendent de nous : être sages et avoir des bonnes notes à l’école. Papa et maman sont là pour tout gérer à notre place, assurer nos arrières et nous n’avons pas conscience de tout ce que cela implique. De fait, nous les avons idolatrés : qui n’a jamais rêvé de faire le métier de sa mère ou de son père, quel qu’il soit ? Pour ma part, ma mère était vendeuse. Nous voulons prendre exemple sur eux, de quelque manière que ce soit, nous nous imaginons de nombreuses fois à leur place, avec une folle envie de grandir au plus vite. Jusqu’à ce que ce soit notre tour… Paradoxalement, l’enfant souhaite grandir mais c’est en grandissant qu’il découvre la réalité de la vie d’adulte. Nous regrettons cette période qui a filé trop vite, ne pouvant plus nier qu’elle était bien plus simple pour nous. Plus les années avancent, plus le lot de responsabilités augmente, sans que nous nous en rendions compte. Petit à petit, nos parents nous donnent certaines responsabilités, pour nous plonger dans le bain. Ils commencent à nous laisser aller à l’école tout seul(e), rester une journée seul(e), de petites choses qui laissent pourtant à peine présager de la suite mais qui ont une signification pour nous, l’enfant. Nous sommes enjoué(e)s de voir que nos parents nous font confiance ; c’est la preuve que nous grandissons.

tomber du nid

Puis vient le temps de partir du nid Arrivent les sorties plus nombreuses, les déménagements, les Noëls ou les Nouvel-An sans ses parents, que l’on fête avec des amis, ou même avec une belle-famille… Pour moi, c’est l’université  qui a véritablement tout changé, synonyme de très gros changements. Une nouvelle ville, un appartement rien que pour moi, ma rentrée à l’université, en bref, le début d’une vie d’adulte rimait avec totale liberté. Le jour de l’emménagement pourtant, lorsque mes parents ont passé la porte, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Un sentiment d’abandon m’envahit, j’allais devoir pour la première fois de ma vie me débrouiller seule sans eux. La première nuit, je me rappelle, avait été compliquée. Habituée à me trouver dans un environnement calme, je me trouvais dans un appart peu isolé, donnant sur un faubourg, une rue assez fréquentée dont aucun bruit ne m’était épargné (motos, voitures, voisins aussi). Ça m’a fait tout drôle. J’ai fini par m’y habituer, puis à m’accommoder à cet environnement, je pouvais faire ce que je voulais, sans aucune contrainte. Dans un premier temps, on s’en réjouit, et on apprécie la solitude, manger ce que l’on veut, inviter qui l’on veut. Toutefois, j’étais contente de rentrer les week-ends chez mes parents.

tomber d’adolescence en PANDémie 

Pour ne rien arranger, c’était la première année de covid. Tous les évènements d’intégrations étudiantes (d’une nouvelle école où je ne connaissais personne) avaient été annulés. On peut dire que tout ça a participé à ma solitude des premiers mois à la fac. Sans compter les mauvais côtés de la vie d’adulte : un budget à respecter car des factures à payer, comment faire une déclaration de revenus, comment payer une contravention en ligne, la nécessité de trouver un travail pour compléter le peu de bourse que je recevais. Ça a été l’occasion d’être indépendante financièrement de mes parents. D’autres problèmes sont arrivés comme des coupures d’électricité pour lesquelles mon premier réflexe a été d’appeler mes parents et ma grande sœur pour savoir quoi faire…

Au fur et à mesure, j’ai pris goût à vivre en adulte. Lorsque je retourne chez mes parents, c’est folklorique, bien que je les adore, car je me suis habituée à mon rythme de vie, mes habitudes. Notre tempérament assez chaud peut mener au clash ! Il y a toujours de mauvaises passes à surmonter mais on se fait au changement tout simplement ! Finalement, j’en viens à me dire que certes, l’enfance était géniale (certains jours, on y retournerait bien !), mais d’un autre côté, il faut bien prendre son envol, non ?
Est-ce suffisant pour dire que le temps de l’innocence est révolu ? L’avenir me le dira…