17 Nov L’ENTREPRENEUR SUR LE FIL : ARRÊT ET PRÉCARITÉ
LE MOT FAIT PEUR ET POURTANT : ÊTRE AUTO-ENTREPRENEUR EST UNE SITUATION PRÉCAIRE, SURTOUT SI L’ON NE VIT QUE DE ÇA. L’ENTREPRENEUR SUR LE FIL : ARRÊT MALADIE ET PRÉCARITÉ. J’ADORE ÊTRE À MON COMPTE POUR DES DIZAINES DE RAISONS MAIS QUAND IL S’AGIT DE PRÉPARER SA RETRAITE OU UNE GROSSESSE, DE LOUER UN BIEN, DE SOUSCRIRE UN PRÊT OU D’ÊTRE EN ARRÊT, ÇA SE COMPLIQUE ! ALORS, COMMENT FAIRE POUR ASSORTIR SA SANTÉ DE FER À UN MENTAL D’ACIER ?
[Cet article a été rédigé en novembre 2021]
On la connaît tous et pourtant, personne ne l’aime. Elle débarque sans prévenir, elle nous vole deux jours de vie et nous immobilise. Pour s’en défaire, il suffit de repos et de patience : l’intoxication alimentaire. Ah, la vilaine ! En novembre, je n’ai pas pu travailler pendant deux jours ; je ne pouvais rien faire d’autre que souffrir et dormir. Même consulter un écran m’était difficile car j’étais dans le gaz et faible. Il a bien fallu envoyer plusieurs messages pour annuler mes rdv et diverses obligations, ce que j’ai fait, non sans gêne. Le troisième jour, j’étais de retour à mon poste de travail, à rythme ralenti. Deux jours d’absence, ce n’est rien, me direz-vous. Ça dépend pourtant du calendrier… Cette semaine et la suivante devaient être les plus chargées de la saison pour moi.
- l’équivalent de 342€ de prestations (datées, donc perdues)
- l’occasion de récolter un avis client
- une rencontre entrepreneurs au cours de laquelle je devais prendre la parole
- le suivi coaching de 8 individus
- une interview
- un déjeuner professionnel
- un rdv prospect
Il est évident que ce genre de situation met en exergue le challenge number one de l’entrepreneuriat : ne devoir compter que sur soi-même. Il est de mon ressort de devoir annoncer mon absence, d’essayer au mieux de décaler le tout afin de sauvegarder mon budget prévisionnel et de reprendre à mon retour, quelque peu déboussolée, les choses en l’état. La situation m’a rappelé les 15 jours d’arrêt maladie en octobre 2020 pour cause de Covid, pour lesquelles je n’avais eu droit à aucune indemnité journalière (voir l’article Covid long et entrepreneuriat). À l’époque, ce sentiment d’être punie par deux fois avait d’ailleurs accéléré ma souscription à un contrat Prévoyance pour les indépendants, ce que je vous conseille fortement de signer.
AU-DELÀ DE L’ARGENT, IL Y A L’ÉNERGIE INVESTIE
Pour chacune de ces actes manqués, il faut penser au temps de préparation (y compris parfois de préparation psychologique), de création, de réflexion qui se tiennent en amont… Lorsqu’on est entrepreneur et à son compte, avec un long tunnel de vente comme moi, rien n’est jamais garanti. Il peut être nécessaire de réenclencher tous les rouages mis en route pour obtenir un rdv, un contrat ou un nouveau client, à nous de rassurer les clients et de maintenir le contact avec les prospects pour éviter qu’ils ne passent leur chemin ou s’inquiètent. Toute occasion de réseauter zappée est une extension de réseau en moins. Que votre reprise se fasse comme si de rien ou qu’elle soit fatiguante, vous pouvez vous y préparer, notamment en anticipant l’impact psychologique que votre sentiment de vulnérabilité (renforcé par notre organisme affaibli) aura sur vous.
VOILÀ MES SIX CONSEILS POUR REPARTIR DU BON PIED APRÈS AVOIR ÉTÉ MIS AU BANC DE TOUCHE :
– Se préparer. D’abord, en souscrivant au plus tôt un contrat Prévoyance Indépendants (en étant honnête sur vos attentes concernant le montant journalier). Ça n’a pas été utile dans mon cas cette fois-ci mais, en cas d’arrêt prolongé ou de souci plus grave, je vous assure que ça change la donne. Ensuite, en évitant si possible de blinder deux jours de votre semaine d’obligations quand elles peuvent s’étaler sur les cinq jours ouvrés (une erreur que je reproduis trop souvent) ou -pire- de blinder toute sa semaine au risque de ne plus avoir de temps libre pour replacer les rdv.
– Comprendre que le moteur de votre entreprise, c’est vous-même ! Lorsque le moteur est en surchauffe, il doit rester au repos autant de temps que nécessaire, peu importe les conséquences. Aucune ne peut être plus dramatique que votre santé (physique ou mentale) qui s’aggrave.
– Rester humble et oser demander de l’aide. J’ai expliqué la situation en toute transparence à mes interlocuteurs et j’ai accepté l’aide de mes voisins qui sont venus me déposer du thym frais pour faire des infusions ainsi que des pâtes, en s’assurant au passage que je n’avais pas fait de malaise (sic). Vous pouvez aussi vous tourner vers des collègues-entrepreneurs pour ce qui a trait à votre activité et déléguer.
– Trouver des solutions alternatives. Pour ma pomme, ne pouvant assister à un événement auquel je souhaitais participer, j’ai proposé d’envoyer mon intervention par vidéo la semaine suivante, histoire de jouer le jeu comme les autres membres du groupe. C’est aussi l’occasion de préparer l’avenir : de tels scénarios surviendront de nouveau, vous ne pouvez que mieux les anticiper.
– Déculpabiliser. Le monde ne s’est pas arrêté de tourner et votre marque existe toujours. La meilleure façon de rebondir est de ne pas focaliser sur « la perte » mais sur « la récupération » (dixit la loi de l’attraction !). Veillez donc à être flexible avec votre agenda, vos deadlines, votre prévisionnel, vos factures d’une part et avec vos émotions, d’autre part. Vous êtes humain, rien de plus et c’est déjà beaucoup.
– Apprécier. C’est une fois remis en selle, lorsqu’on va mieux, qu’on mesure sa chance d’être en vie et en bonne santé. Prenez le temps de redémarrer à la juste vitesse, en sélectionnant les urgences qui en sont vraiment, en corrigeant une mauvaise habitude si besoin et en allant chercher dans ce qui vous rend heureux l’énergie positive pour reprendre l’activité là où vous l’avez laissée.
Certes, l’inconvénient de votre activité d’auto-entrepreneur, c’est qu’elle repose sur vous. Son avantage ? C’est qu’elle repose sur vous 😉
Prenez soin de vous !
